Publié dans Editorial

Que faire après ?

Publié le lundi, 02 septembre 2024


Sitôt la proclamation officielle des résultats du baccalauréat (général) tant attendue actée, les nouveaux bacheliers doivent affronter un autre écueil entre autres répondre correctement à la difficile et délicate question : « Que faire après ? ». Difficile et délicate question ! Au cas où le nouveau diplômé se tromperait de voie, d’option ou de mention, il sera compliqué voire impossible pour elle ou pour lui de le rattraper. Indubitablement, un mauvais choix après le BAC compromet l’avenir.
Le système d’enseignement malagasy hérite du système éducatif français. Par le canal de la colonisation, la France imposait son « système d’éducation et de culture » aux colonies. En Afrique comme partout ailleurs où les colons débarquaient, ils dictaient leur loi. Le système éducatif répond aux besoins du pouvoir. D’abord, il fallait « franciser » l’enseignement. Et ensuite, « produire » des agents que l’administration coloniale et les unités rudimentaires de productions avaient besoin. En gros, il fallait mettre en place une « pseudo-élite » capable de servir les intérêts de la Métropole. A ce titre, il lui avait fallu limiter le niveau supérieur des diplômes au CESD (Certificat d’étude du second degré) pour les indigènes. Probablement, niveau entre 4ème  et 3ème, les diplômés serviront à l’enseignement (primaire et secondaire niveau I) et à de simples agents de l’administration. Le baccalauréat fut réservé aux enfants des colons tout au plus à ceux des malagasy de citoyens français. Ces derniers avaient été autorisés à fréquenter les Lycées publics d’Andohalo (le Lycée Gallieni pour les garçons) et Faravohitra (Lycée Jules Ferry pour les jeunes filles). Ce ne fut que plus tard, avec l’ouverture du Lycée Jean Joseph Rabearivelo que les élèves méritants pouvaient s’y inscrire.
Dans le système éducatif français, imposé à Madagasikara, l’examen du baccalauréat est l’unique porte d’entrée à l’enseignement supérieur. Aucun salut en dehors du bac ! Rappel historique : le baccalauréat a été institué par Napoléon en 1808 et ce pour couronner les études secondaires des jeunes français. Ainsi, le diplôme du bac est une institution purement conçue pour les Français. Et jusqu’à présent, le système est maintenu tel qu’il fut à l’époque impériale et que les Malagasy et autres « descendants » des Gaulois d’Outre-mer, via la colonisation, continuent de le vénérer. Jusqu’alors, aucun des régimes politiques qui se sont succédé n’a pas jugé nécessaire de le remettre en cause. Matière à réflexion !
Des initiatives globalement privées tentent de proposer un choix, une orientation sinon une mention pour l’enseignement supérieur aux nouveaux bacheliers. Parfois un peu trop nombreuses et trop intéressées, elles risquent de fausser le chemin des jeunes diplômés. Le style « Salon de l’étudiant » prolifère ici et là. Des « Ateliers d’orientation » pullulent. Des fois, les concernés du moins intéressés, très sollicités de tout côté, ne savent plus sur quel pied danser ! Les offres très alléchantes miroitant des avenirs meilleurs donnent le tournis aux pauvres diplômés. Et tout cela, sans entrer dans les détails des frais d’études que les organisateurs savent subtilement … cacher.
Que faire, donc, après le baccalauréat ? Une question incontournable à laquelle les nouveaux bacheliers doivent répondre comme il se doit. Ceux ayant des choix arrêtés au préalable, la question ne se pose pas. Autrement, il va falloir  réfléchir mûrement.
Ndrianaivo



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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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